Un film de Marina Déak
Une coproduction Les films du Carry et Vià 93
avec le soutien de la région Auvergne-Rhône-Alpes, du Centre National du Cinéma et de l’Image Animée et de la Fondation pour la mémoire de la Shoah.
Genre : documentaire
Durée : 75 mn
Résumé
« Trude était ma grand-mère. Une femme admirable, une rescapée, une femme terrible. Volonté impérieuse de la survie. Je refusais de la filmer. Je ne voulais pas entendre parler de mort, je ne voulais pas de la survie, je voulais la vie, je voulais être libre. Je ne la filmerais pas, jamais. Et puis, au dernier moment, je l’ai filmée. »
Avec Trude Levi – Iris Cahen – Aymen Zaïdi – Jonathan Catherall – Paul Cahen – Marina Déak – Gloria – Roland Edzard
- Image : Alexis Kavyrchine, Roland Edzard, Marina Déak
- Son : Thomas Fourel et Marina Déak
- Montage : Agnès Bruckert
- Montage son et mixage : Thomas Fourel
Interview de Marina Déak – Cinéma du réel 2023
Sélection en festivals
- Cinéma du Réel 2023 – Compétition
- ParisDoc – Cinéma du Réel 2022
Florilège
…film dense et passionnant, qui ne cesse à la fois de se déployer et de circonscrire son objet : celui de la Catastrophe européenne, celle à venir (ou en cours), et celle qui a eu lieu… Ton film chercherait à voir si la première est la réplique (au sens d’un tremblement de terre) de la seconde… Un cinéma du désastre en somme (pour être « blanchotien » ;-).
A dense and captivating film that never stops both unfolding, and delineating its object : the European catastrophy, the one coming to us (or happening now), and the one that happened before… The film, working in circles around the question, tries to understand if and how the coming catastrophy is the previous one’s aftershock (as of an earthquake). A cinema of the « disaster », in other words (to quote Maurice Blanchot).
Christophe Cognet, réalisateur (director)
Si la diffusion de ce film-essai est aujourd’hui cruciale (les derniers survivants de l’extermination des Juifs d’Europe disparaissent ; la guerre civile européenne s’est récemment ravivée), il est animé d’une énergie sacrilège qui a jusqu’à présent découragé les programmateurs : espérons que l’imprimatur du Mémorial leur servira d’autorisation.
‘Navire Europe’ s’affronte à la question de l’héritage de celles et ceux qui ont traversé la Shoah. (…) Si le film sidère, de cette sidération qu’on éprouve quand on comprend la nécessité du franchissement d’un tabou, c’est parce qu’il procède d’un affect interdit (…) Le film part de là : il fissure la légende, pour déposer la haine et relancer la vie. Pour penser en première personne cette Histoire dont notre époque hérite.
If the distribution and broadcast of this film-essay is crucial today (the last survivors of the European Jews’ extermination are disappearing ; the European civil war has started again recently), it is also animated by a sacrilege energy that up till now has frightened the programmers : let’s hope the Memorial’s validation will serve as authorization. « Navire Europe » confronts the inheritance question from those who have been through the Holocaust. (…) If the film stupefies, with this stunning shock one feels when one understands the necessity of breaking a taboo, it is also because it operates from a forbidden affect. The film starts from this : it cracks the myth, to lay the hatred down and revive life. To think in first person this History our era inherits of.
Philippe Mangeot, écrivain, journaliste, fondateur de la revue VACARME (writer, journalist, VACARME magazine creator)